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cidreuse

  • La cidreuse

    Tous les ans, en novembre, mon père faisait remplir les 3 ou 4 barriques de cidre dans la cave. Un énorme pressoir sur roues arrivait alors un matin, attelé à un tracteur pétaradant : c'était la cidreuse, grosse machine commandée par un vieil homme, aussi rond que rouge, dont l'embonpoint et les rhumatismes alourdissaient la démarche. Les dizaines de kilos de pommes étaient avalées par l'engin, dans un bruit assourdissant, qui aurait pu réveiller les morts du cimetière d'à côté. Le jus de pommes sortait du pressoir pour se déverser dans les barriques : nous goûtions alors le savoureux breuvage, du cidre doux aussi bon que foudroyant pour les intestins fragiles. Une fois les barriques remplies, mon père laissait fermenter le cidre pendant une dizaine de jours. Nous devions ensuite, le soir ou pendant les week-ends, remplir de cidre des dizaines de bouteilles et les boucher manuellement avec un petit appareil, dans lequel on plaçait un bouchon de liège préalablement trempé dans de l'eau chaude.

    A cette époque, le cidre était la boisson courante des gens modestes et nous appréciions avec plaisir cette boisson rafraîchissante et naturelle : elle a peu à peu disparu de notre table, remplacée par du vin de supermarché.