Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La grand-mère

De temps en temps, notre grand-mère, vieille femme veuve depuis de nombreuses années, venait habiter chez mes parents pour quelques jours. Elle n'avait pas très bon caractère, sans doute aigri par le décès de son mari, mort des suites de la guerre 14/18 (inhalation de trop de gaz "moutarde") pendant sa dernière grossesse  : elle accouchera seule de ma mère.

Ma grand-mère ne m'aimait pas beaucoup, et je le lui rendait bien, mais elle avait un défaut majeur à mes yeux : elle n'aimait pas non plus les animaux, en particulier mon chat Ploum. Chaque fois que, discrètement, elle pouvait lui donner un coup de pied contre le pauvre matou, elle n'hésitait pas. Mon chat Ploum était un vrai chat de gouttières, habitué à chasser et à se battre contre ses congénères pour défendre son territoire.

Un jour, nous entendons des hurlements dans la cuisine : mon père se précipite et voit ma grand-mère tremblante, debout sur une chaise avec le balai à la main. En face d'elle, mon chat Ploum, debout sur un meuble, poils hérissés et yeux exorbités, s'apprête à sauter lui au visage. Ce jour-là, mon père a réussi à faire sortir le chat de la cuisine, évitant à la grand-mère une greffe du visage ! Elle a donné de vagues explications sur le comportement anormal du matou, mais n'a réussi à convaincre personne : mon chat était du genre pépère, à passer un après-midi à jouer avec une pelote de laine ou à ronronner sur les genoux de ma mère quand elle tricotait : j'étais fier (intérieurement) de lui, digne descendant des chats de gouttière intrépides et affectueux.

Les commentaires sont fermés.