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Menuisier-ébéniste

Mon père était menuisier ébéniste et travaillait comme ouvrier chez un artisan du village. Dans les années 60, les conditions d'hygiène et de sécurité n'étaient pas aussi rigoureuses qu'aujourd'hui. Mon père travaillait dans un grand atelier, surchauffé l'été et glacial l'hiver, et toute la journée il respirait un air chargé de sciure et de poussière. Il n'y avait pas ou peu de protection sur les machines, et fréquemment, ses doigts se faisaient happer par une scie circulaire ou une scie à ruban : mon père partait alors en courant chez lui, la main bandée dans un chiffon, en attendant qu'il soit emmené à l'hôpital, par un voisin possédant une voiture. Les pauvres mains de mon père étaient les témoins du lourd tribu payé à la machine : sa main droite n'avait plus ni annulaire, ni auriculaire, remplacés par 2 petits moignons; le majeur, déformé par les coups reçus (coups de marteau, blessures dues aux machines) ne se pliait plus et était difforme. Quand mon père nous donnait une gifle suite à une mauvaise conduite, nous avions la marque de ses 3 doigts sur le visage, ce qui nous faisait dire :" "3 doigts" a encore frappé !"

Lorsqu'il travaillait sur un meuble, pour le restaurer, il lui arrivait souvent de chanter ou de siffler des chants de messe, souvenirs de sa jeunesse au cours de laquelle il avait été enfant de chœur. Si par mégarde, il se donnait un coup de marteau sur les doigts, un violent "Nom de Dieu" terminait le cantique latin !

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